Martin Bez
Martin Bez - 28 avril au 04 Mai 2009
Martin Bez présente des photos tirées de sa dernière série « Esprits de Thau » à leur retour d'une exposition genévoise. Son objectif s’est attardé sur des bois de roubine d'étang hier fonctionnels et maintenant endormis. Il nous les restitue tels quels, sans travail d’installation ni retouche mais surréalistement transfigurés par un cadrage et une présentation innovante. On reste dans le monde du reflet qui lui est cher auquel s'ajoute pour cette fois une symétrie imparfaite pour un rendu mystique voir premier.
VOIR PLUS DE PHOTOS
Ancien marin, Martin BEZ s’est installé définitivement à Sète en 2000. Sac à terre, le Canon à remplacé le sextant mais son regard continue à naviguer sur la surface des eaux au gré de ses ballades dans les canaux, les étangs et les bords de mer de la ville.
Il guette exclusivement les reflets magnifiés dans leur lumière, leur couleur, leur matière. Le ciel, les courants, les vents, la qualité de l’eau, le moment du jour, l’ombre d’un pont, le passage d’un bateau, la dérive d’un objet vont entre autres influer grandement sur le rendu de ces reflets.
Le photographe pourrait penser avoir tout codifié et dominer l’élément mais Martin BEZ se laisse toujours surprendre par le rendu de ses photos. La même prise ne donnera jamais la même photo et la lecture de chaque photo amènera souvent des sens inattendus dépendant du vécu et du regard de chacun.
Nous sommes dans l’arrêt sur image à la découverte instantanée de l’image subliminale.
« Rien n’a de sens, rien n’existe, qu’un flux changeant à la surface duquel les choses arrivent » Cette phrase célèbre de George Moore et dont s’inspire Martin BEZ, place l’émotion propre du photographe puis du voyeur de la photo à l’instant T de la prise quand tout devient possible.
L’eau, mémoire du Monde, laisse filtrer parfois certains de ses secrets par des bribes carrément ésotériques.
Le graphisme mouvant de certains des détails des reflets révélé par la fixation photographique mêle bande dessinée, art premier, figuration mais aussi les références apportées par la reconnaissance de chacun comme si l’élément liquide avait déjà tout inventé.
L’enchevêtrement des formes, des couleurs, des contrastes construisent une poésie sans cesse renouvelée.
|
|
" Rien n'existe, rien n'a de sens, qu'un flux changeant à la surface duquel les choses arrivent "
Série Bateaux en papier « J’aime bien prendre le temps de faire des bateaux en papier le plus sérieusement du monde. Les souvenirs de mer reviennent. Je m’applique comme un enfant dans ses rêves car mes bateaux doivent naviguer et affronter les canaux de Sète.
Pour un bateau en papier, les canaux de Sète ne sont pas forcément simples, notamment aux abords du pont de la Savonnerie par Tramontane et courant rentrant de la Mer. Certains ont déjà malheureusement coulé à pic, donc je m’applique en bon plieur de marine..
Le bateau en papier, c’est l’innocence, la poésie, la fragilité de l’enfant qui joue, qui construit, qui rêve dans le voyage.
Je m’amuse à leur trouver un nom, un nom fort de sens, un nom évocateur, un nom drôle. Le nom précise l’état émotionnel qu’il faudra confronter aux courants, tourbillons et remous en ayant réfléchi pour chaque bateau au lieu et au moment de la bonne mise à l’eau pour aider à ce que l’alchimie fonctionne.
Pendant ou suite à la prise de photos, Le bateau s’échappe toujours au gré du courant, poussé par le vent. Il poursuit sa route dans l'enchevêtrement des formes, des couleurs, des contrastes construisant une poésie sans cesse renouvelée. Et pour celui que les eaux n'ont pas encore englouti, j’aime imaginer la réaction du promeneur qui le retrouve par hasard échoué on ne sait où tel une bouteille à la mer porteuse de son message ."
|