Bernard Ferrière

Bernard Ferrière
Du 09 au 15 mars 2010

Signes et traces,

A celui qui guette les traces d'une humanité lointaine et déjà accomplie.

Suzon, un massif calcaire aux confins du Gard, bousculé par l'histoire de la terre.
L'oeuvre géologique a offert aux premiers occupants du site un support, un refuge.
Ici pas de Lascaux, de grotte Chauvet ou Cosquer, ici le message est devenu absence, contours effacés d'un langage originel. Suzon oppidum secret. Le calcaire est tantôt page blanche éblouie par la lumière du midi, tantôt lactance de pierre au teint laiteux, lumière diaphane ou incendie du regard.

A défaut d'empreintes visibles, l'on peut percevoir un filet sonore qui sourd de la roche, mémoire fossile lointaine et brouillée, couverte par le bruit de fond de tous les pas qui ont arpentés la colline depuis, d'un univers disparu et s'éloignant de nous à la vitesse d'une galaxie.  L'infinitésimale présence de l'homme, l'inaudible activité enfouie dans l'infractuosité de la roche.

Bernard Ferrière ne pouvait se contenter d'un fil aussi ténu, à peine tangible, que les archéologues ne pourraient utiliser comme objet de connaissance. Mais comment restituer l'enfoui non spectaculaire, retisser la toile défaite d'une culture?


Sa peinture est le fruit du dialogue avec l'oubli, il se dit en lui, par lui. Ces signes inscrits sur la toile ne sont pas abstraits. Ils sont la figure de ce qu'il n'a pas trouvé, ombre portée, parole détournée qui révèlent ce qui ne peut plus être vu.

L'oeuvre de Bernard Ferrière explore toujours plus profondément la matière — pierre, terre, air…  son oeuvre reproduit cette expérience intime de la nature et cette exploration.

> ARCHIVES DE LA COURSIVE

 

Bernard Ferrière

> Exposition précédente

> Prochaine exposition

Site internet de Bernard Ferrière