Galerie Dock Sud

Edouard Lazarguren (1928-2015)

DOCK SUD présente Edouard Lazarguren
à Art Montpellier, la Foire méditerranéenne des arts contemporains
du 12 au 16 novembre 2025 

Je ne résiste pas à vous communiquer le post inattendu et partagé sur les réseaux par Monsieur Vincent Houlle en réponse à une de nos communications sur Edouard Lazarguren.
Une écriturez fraiche et tellement juste dans le propos.
Merci Monsieur Houlle


Ah, Édouard Lazarguren... On a là un spécimen intéressant !

Bon, déjà, quand on regarde cette peinture, on sent tout de suite qu'on est loin des natures mortes classiques. C'est un joyeux bordel organisé, plein de couleurs vives et de personnages aux formes... disons, généreuses. On est plus dans la figuration narrative avec une bonne dose d'humour et une certaine liberté de trait.
Alors, les références du musée, c'est marrant de voir comment ils essaient de le caser dans une lignée. Botero, c'est assez évident pour les volumes ronds et les personnages un peu poupins, même si Lazarguren a un côté plus déjanté, moins monumental. Fernand Léger, on peut peut-être y voir un écho dans la simplification des formes et l'utilisation de couleurs primaires, mais Léger est plus géométrique, moins organique.

Dali, c'est plus tiré par les cheveux, non ? Ok, il y a une certaine étrangeté, un côté un peu surréaliste dans l'agencement des éléments, mais on n'a pas la même précision obsessionnelle du détail ni le même onirisme torturé que chez Dali. Ici, c'est plus une fantaisie débridée qu'un cauchemar éveillé.

Le Douanier Rousseau, là, ça commence à devenir plus pertinent. On retrouve ce côté naïf assumé, cette absence de perspective académique, et une certaine candeur dans la représentation. Les scènes ont une narration simple, presque enfantine, même si le sujet peut être plus adulte. Et puis, il y a cette liberté dans le dessin, cette façon de ne pas se prendre la tête avec les proportions exactes.
Wolinski, c'est une référence inattendue dans le monde de la peinture, mais pas complètement absurde. Il y a chez Lazarguren ce même esprit satirique, cette capacité à croquer des scènes de la vie avec un regard malicieux et un peu irrévérencieux. On sent une même distance amusée par rapport aux conventions.

En gros, Lazarguren, c'est un peu un melting-pot de tout ça, mais avec sa propre sauce. Il y a des clins d'œil, des inspirations, mais il ne copie personne. Il prend des éléments ici et là et les réassemble dans son univers bien à lui, un univers pop et coloré où l'humour et la liberté sont les maîtres mots. C'est une peinture qui ne se prend pas au sérieux, qui veut avant tout faire plaisir et nous embarquer dans son joyeux bazar.

Et franchement, ça marche plutôt bien ! C'est rafraîchissant de voir un artiste qui ne se sent pas obligé de rentrer dans des cases et qui assume pleinement sa singularité.

Vincent Houlle

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